Étapes de production

Du champ au flacon

Chaque saison à son importance et ses travaux... je vous propose de parcourir le cycle annuel de mon activité en commençant par la production agricole pour finir au produit à utiliser. Mes mains sont mes meilleurs outils...

Cultiver

Préparer le terrain

Afin de faciliter le nettoyage du terrain, je pratique des engrais verts sur les parcelles encore non cultivées. J'ai choisi le seigle pour ses racines profondes et son pouvoir allélopathique qui empêche la germination et la croissance des herbes non désirées. Pour le cas où il faut ameublir le sol, je choisis de passer un outil de type griffon qui n'aura qu'une action de surface et préservera au mieux la vie du sol.

Semer

Épandue à la main ou par une machine sur les grandes parcelles, les semences sont toutes certifiées bio et saines. Je pourrai donc récolter chaque année le fruit du travail généreux de la plante et réutiliser à ma guise cette nouvelle semence. Il est important de se faire un capital semence pour devenir autonome car nous avons très peu de producteurs en France malheureusement...

Planter

Je fais des boutures, des divisions de plants ou de la plantation de nouvelles variétés. A chaque technique sa période de mise en terre en fonction de la plante et du calendrier. Les périodes les plus propices sont le début de printemps et l'automne.

Désherber

J'essaie au maximum de ne jamais laisser la terre à nue sur mes parcelles, ainsi je laisse volontairement les inter-rangs enherbés. Je coupe à ras les herbes non souhaités juste avant la récolte, et laisse repartir la végétation pour protéger le sol et mes plants d'une fin d'été caniculaire.

Surveiller

Tout au long de l'année, le terrain de la Lussie accroit sa richesse de plantes et fleurs non cultivées. Elles sont toutes des indices importants pour suivre l'évolution de mon sol et de sa vie biologique, elles deviennent bio-indicatrices. Surveiller ou plutôt contempler son terrain, c'est aussi observer comment réagi chaque parcelle au froid, au vent et à l'humidité...

Récolter

Chaque plante à sa période de récolte qui peut être de quelques jours (hélichryse) à plusieurs mois (romarin). C'est un moment particulier, remplit d'attention le jour où on sort les serpettes à dents. Le drap attaché en croisant dans le dos, la serpette à la main, le soleil commence doucement à chauffer la terre et les fleurs s'ouvrent doucement... C’est parti ! Le volume et le poids seront les facteurs déterminants pour ne ramasser que ce qu'un alambic peut contenir.

Distiller

Installer le matériel

J'utilise deux types d'alambics complémentaires : le plus grand en inox, en vapo-distillation, il est chauffé au feu de bois. Le second est en cuivre, en hydro-distillation pour les roses, il est chauffé au gaz.
L'eau de la distillation est une eau de source collectée sur le plateau ardéchois.
Le refroidissement de l'alambic se réalise grâce à la récupération des eaux de pluie et la gestion de plusieurs cuves en circuit fermé.

Mettre en chauffe

Les vannes sont ouvertes, la bouilloire remplit et le feu crépite. Dans mon cas, le temps de chauffe est doux et long, il a ce côté artisanal qui me ravit. Les quantités d'eau sont calculés par rapport au poids des plantes afin d'en extraire la quintessence.

S'émerveiller et surveiller

On ne peut jamais trop s'éloigner du distillateur, on attend les premières odeurs, la première goutte qui sort du refroidisseur... Je prends mon stylo et note l'heure exacte. Il faut le savoir, chaque plante à un temps de distillation propre. Une huile essentielle et son hydrolat ne sont pas 1 + 1 produit mais une multitude de molécules que l'on obtient soit en tête ou en queue de distillation.

Conditionner

Séparer et filtrer

Réceptionné dans un essencier, le distillat se sépare en huile essentielle et hydrolat (eau florale quand c'est une fleur) par gravité et solubilité. Ces deux produits sont très sensibles à la lumière du soleil, les hydrolats sont filtrés et conservés dans des bidons bleu et les HE sont conservés dans des bouteilles en verre ambré.

Flaconner et étiqueter

Comment utiliser un emballage propre, réutilisable, économique et facile d'emploi ?
Je crois que c'est hors de mes compétences de trouver cette solution. Je privilégie le PET pour conditionner les hydrolats et le verre pour les huiles essentielles. Je conserve mes productions dans des grands contenants et je conditionne à façon en fonction des besoins. Cela me permet de garantir la fiabilité de la conservation des produits.